- patté
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• pate 1220; d'un rad. gallo-roman patt-, d'o. gaul.1 ♦ Chez l'animal, Membre ou appendice qui supporte le corps, sert à la marche (⇒ jambe), à la préhension, etc. Extrémité de la patte. ⇒ pied; -pode. Les insectes ont trois paires de pattes. Pattes de devant, de derrière d'un quadrupède. Chien qui donne, qui tend la patte. Un fox-terrier « se dresse sur ses pattes de derrière » (Mac Orlan). Lever la patte. Avoir de grosses pattes (⇒ pataud, pattu) . Un échassier, debout sur une patte. Pattes palmées. Pattes de homard, de crabe. Fam. Nos compagnons à quatre pattes : nos chiens, nos chats. — Fig. (personnes) Marcher à quatre pattes, en posant les mains et les pieds (ou les genoux) par terre. — Loc. Mouton à cinq pattes. Fam. Ne pas casser trois pattes à un canard. Moteur qui marche sur trois pattes, qui fonctionne mal.2 ♦ Fam. Jambe. Tirer, traîner la patte. Se casser une patte. Ne pas être solide sur ses pattes. Aller quelque part à pattes, à pied. Être bas, court sur pattes. Avoir une patte folle : boiter légèrement. « Il traînait la patte, à cause d'une espèce de douleur rhumatismale » (Romains).3 ♦ Fam. Main. ⇒ paluche, patoche. « La femme est un être si délicat. Il n'y a qu'à regarder les mains à côté d'une grosse patte d'homme » (Romains). Retire tes sales pattes de là ! Bas les pattes ! n'y touchez pas, ne me touchez pas. « Quand l'un d'eux devenait tendre elle criait [...] :— Allez, allez, porc, bas les pattes ! » (Mac Orlan).4 ♦ Loc. fig. COUP DE PATTE : coup de main habile. Avoir le coup de patte, avoir de la patte : en parlant d'un peintre, être habile. Un coup de patte : un trait malveillant qu'on décoche à qqn en passant. ⇒ 2. critique. — Avoir, traîner un fil à la patte. — Graisser la patte à qqn. — Ne pouvoir remuer ni pied ni patte. Retomber sur ses pattes : se tirer sans dommage d'une affaire fâcheuse. En avoir plein les pattes : être fatigué après une longue marche; en avoir assez (cf. Plein les bottes). — Faire patte de velours. — Montrer patte blanche : montrer un signe de reconnaissance convenu, dire le mot de passe nécessaire pour entrer quelque part. « Le biquet, soupçonneux, par la fente regarde. “Montrez-moi patte blanche, ou je n'ouvrirai point” » (La Fontaine). — Fam. Se fourrer dans les pattes de qqn. — Tenir qqn sous sa patte, sous sa dépendance. Sortir, se tirer des pattes de qqn, lui échapper, retrouver son indépendance. — Tirer dans les pattes de qqn, lui susciter des difficultés, s'opposer sournoisement.5 ♦ (par anal. d'aspect ou de forme) PATTE DE (et un nom d'animal). Pattes de mouche. — Pantalon à pattes d'éléphant. — Pattes de lapin, de lièvre, ou absolt pattes : favoris courts. ⇒ favori, rouflaquette. « Un sous-officier de la légion [...] qui portait de chaque côté des joues des “pattes” comme un ancien torero » ( Mac Orlan). — Patte-d'oie (voir ce mot) .6 ♦ Objet long ou partie allongée (servant à fixer, etc.). Patte à glace, à scellement. Pattes d'une ancre : chacune des parties triangulaires terminant les bras. — Clou dont une extrémité est aplatie et qui sert à fixer un cadre, une glace, un objet lourd. — Crochet de fer (pour suspendre la viande, déplacer les futailles). ⇒ croc.♢ Électron. fam. Fil conducteur formant les bornes d'un composant électronique. Les trois pattes d'un transistor. Un circuit intégré à 64 pattes.♢ Languette d'étoffe, de cuir, etc. Patte d'une poche, d'un corsage, d'un portefeuille, d'un sac. Patte d'un richelieu. Galons fixés sur les pattes d'épaule. ⇒ épaulette.⊗ HOM. Pat; poss. pâte. patte 2. patte [ pat ] n. f.• XVIe; du germ. °paita « vêtement »♦ Région. (Suisse) Chiffon, torchon. Patte à relaver : torchon à vaisselle. Patte à poussière : chiffon à poussière.Synonymes :- cachet- chic- doigté- pinceau- virtuositéQualité de style propre à un écrivainSynonymes :- plumeBâtiment. Pièce métallique pointue d'un bout, plate de l'autre, qui sert...Synonymes :Céramique. Patte de coqSynonymes :n. f.rI./rd1./d Organe de locomotion des animaux.|| Fig. Pattes de mouche.d2./d Loc. fig. (En parlant de personnes.) Marcher à quatre pattes, en prenant appui à la fois sur les pieds ou les genoux et sur les mains.— Montrer patte blanche: se faire reconnaître pour pouvoir entrer dans un lieu dont l'accès est contrôlé.— Faire patte de velours.d3./d Fam. Main. Bas les pattes!: ne touchez pas à cela! Ne me touchez pas!|| Fig. Graisser la patte à qqn, le soudoyer.rII./r Pièce longue et plate servant à fixer, retenir, assembler, etc. Patte à scellement.|| Courte bande d'étoffe, de cuir, etc., dont une extrémité est fixée à une partie d'un vêtement et dont l'autre porte un bouton, une boutonnière.I.⇒PATTE1, subst. fém.A. —[Chez l'animal] Chacun des membres ou appendices pairs et articulés qui prennent appui sur le sol et soutiennent le corps assurant à la fois les fonctions de locomotion et pour certains de préhension. Quelques instants après, Madame Vauquer descendit au moment où son chat venait de renverser d'un coup de patte l'assiette qui couvrait un bol de lait et le lapait en toute hâte (BALZAC, Goriot, 1835, p.51). Trois dindes superbes (...) dormaient sur le dos, la gorge recousue, dans l'éventail noir de leur queue élargie. À côté, sur des assiettes, étaient posés des abatis, le foie, le gésier, le cou, les pattes, les ailerons (ZOLA, Ventre Paris, 1873, p.789):• 1. À peine la fourmi exténuée avait-elle atteint le bord de l'abîme qu'elle glissait de nouveau. Et soudain, elle se sentit prise par une patte. Elle se débattait, mais le monstre l'entraînait lentement sous la terre.MAURIAC, Myst. Frontenac, 1933, p.139.SYNT. Forte, grande, grosse, longue, petite patte; patte allongée, antérieure, articulée, cassée, courte, gauche, grêle, intermédiaire, mince, onglée, palmée, postérieure, raidie; [chez les non vertébrés] pattes ambulatoires, natatoires, mâchoires, fausses pattes; patte de derrière, de devant; patte d'une araignée; pattes d'un chat, d'un chien, d'un lion; pattes de crabe, de crevette, d'écrevisse, de grenouille; patte d'insecte; patte de canard, d'oiseau; coup de patte; paire de pattes; casser la patte; donner, tendre la patte; marcher sur la patte d'un chat, d'un chien.♦Bas les pattes! [Défense faite à un chien dressé sur ses pattes de derrière de poser les pattes de devant sur qqn ou qqc.] P. anal., v. infra B 1.♦Nos compagnons à quatre pattes. [Périphrase désignant des animaux domestiques familiers comme chiens, chats] Il y avait du monde, sur les bancs, des gens qui soupaient et déballaient des provisions et du pain, des flâneurs qui regardaient les navires, des gamins qui se poursuivaient, des vieilles femmes qui promenaient en laisse leur compagnon à quatre pattes (VAN DER MEERSCH, Empreinte dieu, 1936, p.245).♦Mouton à cinq pattes. V. mouton D 3.♦[En parlant d'un chat] (Faire) patte de velours. Rentrer ses griffes (au fig., v. infra B 1). Admis à ses repas sans qu'il me réprimande, Je prends de bons morceaux, et puis je les demande En faisant patte de velours (FLORIAN, Fables, 1792, p.77).♦[En parlant d'un chien] Lever la patte. Uriner. Je passe ma tête entre les barreaux, je terrorise le mauvais passant, et le chat qui attend la nuit pour herser les bégonias, le chien qui lève la patte contre le géranium-lierre (COLETTE, Mais. Cl., 1922, p.219).— Loc. fig.♦Ne pas casser trois pattes à un canard. V. canard B 1 b.♦Couper des pattes de mouche en rondelles. V. chercher un poil sur un oeuf. Oui, vous, tous autant que vous êtes, même les astronomes. Toi, tu coupes des pattes de mouche en rondelles microscopiques et tu dis: la science pure (DUHAMEL, Maîtres, 1937, p.49).B. —[Le mot patte appliqué à l'homme]1. [Substitut fam. de main ou de doigts de la main] Des pattes d'araignée (v. araignée B 3); de grosses pattes; des pattes sales. L'attachement du pauvre Gottlieb m'a vivement attendrie, et je l'en ai remercié en serrant sa grande patte noire qui sent le cuir et la poix d'une lieue (SAND, Ctesse de Rudolstadt, t.1, 1844, p.257). Tant qu'il y aura de l'encre, il y aura de la noirceur; tant que la patte de l'homme tiendra la plume de l'oie, les sottises frivoles engendreront les sottises atroces (HUGO, Quatre-vingt-treize, 1874, p.226):• 2. Elle s'énervait; et, un jour qu'il était tranquillement assis, à distance respectable des dangereuses petites pattes, une impatience la prit: d'un mouvement si prompt qu'elle n'eut pas le temps de réfléchir, elle lui colla sa menotte sur les lèvres.ROLLAND, J.-Chr., Matin, 1904, p.195.— Expr. souvent fig.♦(À) bas les pattes! [Pour signifier la défense de toucher ou l'interdiction de gestes déplacés] Mais à toute caresse, comme à toute menace, je crierai: à bas les pattes! (VERLAINE, Corresp., t.1, 1874, p.148).♦Coup de patte. Trait de critique vive et malveillante que l'on décoche à quelqu'un incidemment. Je vous adresse ci-jointe la réponse que j'ai faite à la Note du [Comte de Roumantzof] (...). Vous y verrez comment, à travers la phrase la plus polie, je lui ai cependant donné mon coup de patte. Je veux bien qu'il me croie prudent, mais pas imbécile (J. DE MAISTRE, Corresp., 1808, p.76).♦Graisser la patte à qqn. V. graisser I A 1 a.♦Mettre la patte sur. Se saisir de quelqu'un ou de quelque chose pour se l'approprier de manière exclusive; découvrir ce qu'on cherchait. Du côté de Naples on assure que les choses s'arrangent, malgré l'envie qu'ont les Anglais de mettre la patte sur la Sicile (MÉRIMÉE, Lettres Ctesse de Montijo, 1856, p.57). Eux, qu'ils y viennent, qu'ils mettent la patte dessus! Des fois! J'aimerais mieux donner des huîtres au chat de ma concierge (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p.50).♦Montrer patte blanche. V. blanc I B 1 c.♦(Avoir de) la patte. Habileté, virtuosité, style caractéristique d'un artiste, perceptible dans ses oeuvres. Pas si rouillé que cela, notre virtuose. De la patte, du mordant, un archet bien collé à la corde et qui pesait avec une égalité, une constance fort remarquables (ARNOUX, Rêv. policier amat., 1945, p.192).♦(Faire) patte de velours. ,,Se donner une apparence douce et inoffensive, alors qu'on est en mesure de blesser`` (REY-CHANTR. Expr. 1979). La législation anglaise est un tigre apprivoisé. Elle fait patte de velours, mais elle a toujours ses griffes (HUGO, Homme qui rit, t.2, 1869, p.195).♦Tirer qqn des pattes d'une personne. Soustraire quelqu'un à la domination, à l'influence d'une personne. Ah ! quelle bonne oeuvre vous accompliriez, ma chère enfant, si vous m'aidiez à le tirer [mon fils] des pattes de cette Lucy Mary (...) car c'est Lucy Mary maintenant, vous savez! (FEUILLET, Paris., 1881, pp.72-73).♦Tomber entre, sous, dans les pattes de qqn. Être sous la dépendance, à la merci de quelqu'un. Mes amis, tenez-lui compte des circonstances atténuantes, dit Blondet, il est tombé dans les pattes d'un homme habile en sortant des griffes de la misère (BALZAC, Mais. Nucingen, 1838, p.595).2. [Substitut pop. et fam. de pied]:• 3. [Jean au marquis:] voilà le page de M. le curé (...). Il a aux pattes des escarpins de chêne un peu plus solides que les vôtres, et il va marcher aussi vite vers Cuzion qu'un trait de scie dans une planche de sapin.SAND, Péché de M. Antoine, t.2, 1845, p.93.♦À pattes. À pied. —Et puis, ajoutait un autre [spectateur du Palais-Royal], comme c'est gai de venir ici du haut de Belleville. Plus de sapins à cause d'Exposition. J'ai usé mes plantes. —Tu ne sais donc plus aller à pattes? —Non, j'ai la flemme (ZOLA, Théâtre ds Le Gaulois, 8 mai 1878, t.2, p.700).♦Être sur ses pattes. Être sur ses pieds, tenir debout, être en vie. Lisa leva brusquement la tête. —Tiens! vous êtes sur vos pattes... Eh bien? quoi donc? vous avez failli claquer? (ZOLA, Pot-Bouille, 1882, p.384).♦Remettre sur pattes. Faire recouvrer la santé. Ce soleil est chaud!... on y cuirait un oeuf!... c'est ça qui vous remet sur pattes! (GYP, Gde vie, 1891, p.78).♦Retomber sur ses pattes. Rétablir habilement une situation critique. (Ds REY-CHANTR. Expr. 1979).3. [Substitut à la fois de main et de pied] (Se mettre) à quatre pattes. (Se mettre) dans la position d'un animal, pieds et mains au sol. Mais comparez à la petite-maîtresse qui fait des discours à son amour de chien; elle se met à quatre pattes; elle rend au chien un amour de chien (ALAIN, Propos, 1913, p.157).4. [Substitut pop. et fam. de jambe] Avoir des inquiétudes dans les pattes, se faire du mal à une patte. Je ne peux plus faire un pas sans risquer d'atroces douleurs, moi qui aimais tant à me servir de mes pattes! (SAND, Corresp., t.6, 1875, p.363). Landry, le pauvre enfant (...) est tout pattes comme une araignée (FABRE, Xavière, 1890, p.16).♦Avoir un fil à la patte. V. fil I A 2 c.♦Avoir une patte folle. Présenter une infirmité à une jambe qui ne permet pas d'en contrôler le mouvement régulier; boiter. [L'enfant à Constance:] —Toi aussi, t'es infirme (...). C'est une gentillesse qu'il a voulu me dire, cet innocent? Patte folle et patte molle, nous sommes tous deux de la famille Tordue (H. BAZIN, Lève-toi, 1952, p.57).♦En avoir plein les pattes. ,,Être fatigué pour avoir trop marché`` (REY-CHANTR. Expr. 1979). Synon. en avoir plein les bottes (v. botte2 B 1 c). —(...) Voulez-vous dire à vos hommes d'attendre? —Pas trop, j'espère! Les pauvres diables en ont plein les pattes. Vous n'avez pas l'air de vous douter qu'il est bientôt une heure du matin (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1938, p.147).♦Être bas sur pattes. Avoir les jambes courtes. Un petit homme bas sur pattes, à tête chafouine, s'avança vers le comptoir (ROY, Bonheur occas., 1945, p.53).♦Se faire faire aux pattes. Se faire prendre ou arrêter. Faire aux pattes. Faire prisonnier. Protégés sur notre droite et sur notre gauche, précédés d'hommes le mousquet au poing et les grenades à la ceinture, nous montions en ligne sans aucune impression de péril. J'entendais chuchoter: «Ce serait rigolo s'il était fait aux pattes, le type!» Mais le silence régnait sur le bois maléfique (MAURIAC, Journal 3, 1940, p.300).♦Ne pas être mal en pattes. Être en condition physique satisfaisante. Comme il marche, votre papa, comme il marche! Ah! il n'est pas mal en pattes (BOURGET, Drame, 1921, p.197).♦Ne pouvoir remuer ni pied ni patte. Être réduit à une complète immobilité. Je suis arrivé avant-hier, et me suis reposé hier toute la journée, je ne pouvais remuer ni pieds ni pattes; ainsi j'ai mis 8 jours, et me suis reposé le 9e (BALZAC, Corresp., 1835, p.674).♦Tirer, traîner la patte. Marcher avec difficulté du fait de l'âge, d'une infirmité, de la fatigue. Il traînait la patte, à cause d'une espèce de douleur rhumatismale, ou de sciatique, il ne savait au juste, dont il n'avait pas pu se débarrasser depuis le début de l'hiver (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1939, p.148).♦Tirer dans les pattes de/à qqn. Nuire à quelqu'un en déjouant ses projets. (Dict.XXes.).♦Se tirer des pattes. Fuir, se sauver. «Bonsoir, cher et charmant ami. Hé bien, c'est comme ça que vous vous tirez des pattes sans me dire adieu», dit le baron avec un sourire de bonhomie et de suffisance (PROUST, Prisonn., 1922, p.279).C. —P. anal.1. (de forme et d'aspect)♦Pattes de lapin ou absol. pattes. Favoris courts. V. lapin A p.anal.♦Patte de lièvre. Houppette utilisée par les acteurs pour leur maquillage. Le prince, d'ailleurs, écoutait complaisamment le marquis de Chouard, qui, prenant sur la toilette la patte de lièvre, expliquait comment on étalait le blanc gras (ZOLA, Nana, 1880, p.1208).♦Patte de mouche. V. mouche I C 7.♦Pantalon à pattes d'éléphant. Pantalon dont le bas des jambes va en s'évasant. Les plus jeunes posent aux gars «affranchis» avec leur pantalon à patte d'éléphant, leur foulard tordu sur leur nuque rasée (DABIT, Hôtel Nord, 1929, p.50).2. [Le mot patte appliqué à un objet] Du toit de la gare, je regarde le soleil se lever et la «Constellation» s'envoler. C'est un avion géant, très haut sur pattes, plus insecte qu'oiseau (MAUROIS, Journal, 1946, p.131). La voiture cahote, bondit (...) retombe sur ses pattes et continue (...). Et maintenant c'est la forêt, le chemin qui mène à la cabane, une vraie chasse à courre (VIALAR, Clara, 1958, p.214):• 4. La Tour Eiffel se dressait, là-bas, sur ses grosses pattes, la tête fine, liée par ses antennes invisibles, crépitante de langage Morse.ARNOUX, Paris, 1939, p.114.♦Patte de chaise. Voir ARNOUX, Paris, 1939, p.337.♦Verre à patte. Verre à pied. Phémie, qui n'avait jamais été au café, paraissait extasiée et ravie de boire dans des verres à patte (MURGER, Scènes vie boh., 1851, p.122).— Expr. fig.♦N'aller que d'une patte. Être dans une situation précaire. L'atelier de cartonnage de M. Madinier n'allait plus que d'une patte (...) ce serait pain bénit, s'il [le patron] faisait la culbute (ZOLA, Assommoir, 1877, p.427).♦Rester une patte en l'air. Rester en suspens, ne pas connaître de conclusion. Je vais, j'espère, me remettre à la besogne dès que j'aurai fini mon roman, qui est resté une patte en l'air aux dernières pages (SAND, Corresp., t.6, 1870, p.372).♦P. métaph. Marcher sur ses/leurs quatre pattes. Prendre appui sur la réalité. Un homme raisonnable et qui a dépassé la trentaine, (...) en arrive très vite à ne plus pouvoir supporter que les idées qui marchent bonnement sur leurs quatre pattes, qui reposent sur des réalités (BARRÈS, Déracinés, 1897, p.337).3. Domaines spéc.a) BOT., HORTIC. [Pour désigner des plantes en lang. pop.] Patte d'araignée. Nigelle des jardins (d'apr. PRIVAT-FOC. 1870). Patte de lapin. L'orpin velu et le trèfle rouge (d'apr. PRIVAT-FOC. 1870). Patte de lion. L'alchémille (d'apr. PRIVAT-FOC. 1870). Patte de loup. Lycope commun (d'apr. PRIVAT-FOC. 1870).b) BOUCH. Crochet métallique servant à suspendre la viande (d'apr. HAVARD 1890).c) CH. DE FER. ,,Chacune des deux branches extérieures, à la pointe-de-coeur d'un croisement de deux rails`` (Lar. encyclop.). Dans les angles obtus [des rails des voies], les rails extérieurs jouent le même rôle que les pattes de lièvre dans les coeurs (BRICKA, Cours ch. de fer, t.1, 1894, p.416).d) CONSTR. Pièce métallique pointue à une de ses extrémités, plate et percée à l'autre, servant à fixer des boiseries dans la maçonnerie, des glaces, divers meubles dans une cloison (Lar. encyclop.). Patte à crochet, à queue d'aronde; patte à glace. Les paliers reposent en général sur des supports en fonte; ceux-ci sont eux-mêmes destinés à être fixés: soit contre un mur, ils sont alors assujettis par des pattes à scellement; soit contre les piliers de l'atelier (GORGEU, Machines-outils, 1928, p.11).e) HABILLEMENT♦ ,,Petite bande d'étoffe attachée à un vêtement et qui porte soit un bouton soit une boutonnière ou encore une boucle ou un ruban`` (Lar. mén. 1926). Les pattes de son bonnet sont dénouées et laissent le dessous de son menton à nu (FLAUB., 1re Éduc. sent., 1845, p.31).Rabat de cuir servant à fermer un portefeuille. (Dict.XIXe et XXes.). Patte de poche.♦Patte d'épaule. Synon. épaulette. Il donnait dans son magasin des trousses, des cravates, des pattes d'épaule, des écussons, des lacets, des flanelles, des couvre-nuques, des crochets pour les cuirs (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p.18).f) INDUSTR. DU SUCRE. Base d'un pain de sucre. Le sucre commence à s'égoutter et au bout de 12 à 15 heures la base du pain ou patte est devenue blanche et sèche (ROUBERTY, Sucr., 1922, p.93).g) MAR. Patte de l'ancre. ,,Partie des ancres en forme de griffes qui est destinée à accrocher dans le fond`` (LE CLÈRE 1960).h) MENUIS. ,,Partie mobile d'un sergent`` (JOSSIER 1881).i) MUSIQUE♦ ,,Petit instrument formé de cinq tire-lignes qui sert à tracer d'un seul coup les cinq lignes de la portée musicale`` (ROUGNON 1935).♦ ,,Ouverture inférieure des instruments à vent tels que flûte, hautbois, etc.`` (ROUGNON 1935).j) SYLVIC. ,,Renflement, contrefort au pied d'un arbre au niveau du sol. Arbre marqué à la, en patte`` (PLAIS. 1969).4. Arg. (automob. et aviat.)♦Marcher sur trois pattes. ,,Avoir un moteur qui fonctionne mal (trois cylindres sur quatre)`` (CAR. Argot 1977). Le débranchement accidentel d'un fil de bougie doit en être la cause, le moteur marche sur «3 pattes», le fil restant à proximité de la bougie (CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p.339).REM. Casse-pattes, subst. masc. V. casse-.Prononc. et Orth.: [pat]. Homon. pat, patte2. Ac. 1694-1762: patte; 1798: pate; 1835, 1878: patte ou pate; 1935: patte. Étymol. et Hist.1. a) ) 1174-77 «membre ou appendice des animaux qui supporte le corps, sert à la marche» (Renart, éd. M. Roques, VII a, 6056: pate); ) 1654 faire patte de velours [en parlant du chat] «rentrer ses griffes en jouant ou en caressant» (N. PERROT D'ABLANCOURT, Lucien ds RICH. 1680); 1718 [en parlant d'une pers.] (LE ROUX); b) ) 1458 «main de l'homme» (ARNOUL GREBAN, Passion, éd. O. Jodogne, 451); ) ca 1515 tomber sous la patte de qqn (P. GRINGORE, La Vie monseigneur saint Louis ds OEuvres complètes, éd. A. de Montaiglon et J. de Rothschild, t.2, p.234); ) 1690 mettre la patte sur «se saisir de (quelqu'un ou quelque chose)» (FUR.); 1874 «trouver ce qu'on cherchait» (Lar. 19e); ) 1762 pattes d'araignée «mains aux doigts longs» (Ac., s.v. araignée); c) 1461 «membre antérieur (de l'homme)» (VILLON, Testament, éd. J. Rychner et A. Henry, 768, v. le commentaire de l'éd.); d) «jambe ou pied de l'homme» ) 1611 marcher à quatre pattes (COTGR.); ) 1618 patte (Cabinet satyrique, éd. F. Fleuret et L. Perceau, t.1, p.503); ) 1643 sans remuer ni pied ni patte (SCARRON, Recueil de quelques vers burlesques, 24 ds RICHARDSON); ) 1858 à pattes «à pied» (LARCH., p.644); ) 1885 en avoir plein les pattes (COURTELINE, Gaîtés esc., Nouv. Malade, Paris, 1928, p.157); e) patte de + nom d'un animal ) 1611 patte de chat «lierre terrestre» (COTGR.); ) 1611 patte de loup bot. «aconit» (ibid.); 1796 bot. «lycopus» (d'apr. ROLLAND Flore t.11, p.83); ) 1798 pattes de mouche «écriture fine, mal formée, difficile à déchiffrer» (Ac.); ) 1816 patte d'araignée «nigelle» (Encyclop.méthod. Bot. d'apr. FEW t.25, p.80b); )1880 patte de lièvre «houppette allongée, dont les acteurs se servent pour se maquiller» (ZOLA, Nana, p.1208); 1894 ch. de fer (BRICKA, Cours ch. de fer, t.1, p.416); n/) 1883 pattes de lapin «favoris courts» (d'apr.LARCH. Suppl. 1889, p.197); 2. a) [1297 patte «pied d'un verre» (d'apr. FEW t.8, p.31a)] 1319 «id.» (doc. ap.J.-M. RICHARD, Une Petite-nièce de saint Louis, Mahaut, p.244, note 1); b) 1490 «pièce métallique qui sert à fixer des boiseries dans la maçonnerie, etc.» (A.N., K 272 ds GDF. Compl.); 1505 (ap. A. DEVILLE, Comptes de dépenses de la construction du château de Gaillon, p.141); c) 1636 «ouverture inférieure d'un instrument de musique» (M. MERSENNE, Harmonie universelle, Traité des instruments de percussion, 7 ds IGLF: la patte de la cloche); d) 1659 «instrument servant à régler le papier à musique» (DUEZ, Dittionario italiano e francese d'apr. FEW t.8, p.31a); e) ) 1680 «petite bande d'étoffe disposée sur un vêtement, soit comme garniture, soit comme fermeture» (RICH.); ) 1835 patte (d'épaule) «attribut de l'uniforme des officiers» (Ac.); ) 1842 «languette de cuir servant à fermer un portefeuille» (Ac. Compl.); f) 1703 hortic. «racine charnue de certaines plantes» (Dict. gén. des termes propres à l'agriculture d'apr. FEW t.8, p.30a); 1868 «pied d'un arbre» (LITTRÉ); g) 1723 «crochet métallique servant à suspendre la viande, à enlever des futailles, etc.» (SAVARY d'apr. FEW t.8, p.31a). D'un rad. onomatopéique patt-, imitant le bruit que font deux objets qui se heurtent, et qui est bien répandu dans les lang. romanes (roum., ital., cat., esp., port., v. FEW t.8, p.46b). L'a. fr. utilisait plus fréq. poe, pote «patte», issu d'un préceltique pauta (cf. empoté). Fréq. abs. littér.:2859. Fréq. rel. littér.:XIXes.: a) 2242, b) 4763; XXes.: a) 5845, b) 4177.DÉR. Pattelette, subst. fém. Rabat qui ferme un havresac et en recouvre la face extérieure. Quel pays! J'ai jamais vu du tabac si bon et si fin. J'en avais toujours au moins deux livres, dans une boîte de fer-blanc, sous la pattelette de mon sac (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p.102). — []. ROB.: patelette: ,,on écrit aussi pattelette``; Lar. Lang. fr.: pattelette. — 1res attest.a) 1344-45 «morceau de métal servant à fixer, à attacher» (doc. ds GDF.), b) 1765 «partie du havresac ou de la cartouchière qui se rabat sur l'ouverture et recouvre la face extérieure» (Encyclop.); de patte1, suff. -elette, v. -et, -ette.BBG. —HASSELROT 1957, p.195 (s.v. pattelette).—MEIER (H.). Neue lateinisch-romanische Etymologien. Bonn, 1980, pp.208-212. —PAULI 1921, p.49. —QUEM. DDL t.10, 12, 20, 21, 23 (s.v. pattes d'éléph'), 27.II.⇒PATTE2, subst. fém.Région. (surtout Lyonnais, Dauphiné, Alpes et Suisse)A. —Chiffon, linge. On essuie le fromage avec une patte, on le retourne et on le sale de l'autre côté (P. HUGGER, Le Jura vaudois: la vie à l'alpage, Lausanne, éd. 24 Heures, 1975, p.181). Tu peux plus mettre cette vieille chemise; je vais la mettre aux pates [sic] (TUAILLON Région. Vourey 1983, p.274).♦Devenir patte. Devenir mou et flasque comme un vieux chiffon. [Tissage] à laver avec ménagement, pour que le vêtement ne devienne pas «patte», comme on dit en vaudois (24 Heures, 14 juill. 1977, p.22).B. —Torchon. Patte à poussière. Elle prend le verre devant moi, donne un bref coup de patte sur la table où trempait le pied du verre (A.-L. GROBÉTY, Zéro positif, Vevey, Bertil Galland, 1975, p.207).♦Patte à relaver. Torchon à vaisselle. Pour que la planche [sur laquelle on hache les fines herbes] ne bouge plus, placez une patte à relaver humide dessous. Le tour est joué! (24 Heures, 21 nov. 1977, p.26).Prononc.:[pat]. Homon. pat, patte1. Étymol. et Hist.1. 1550 «chiffon» (doc. ds PIERREH.); 2. 1926 empl. adj. «mou, flasque» (PIERREH.). Mot de l'est et du sud-est du domaine d'oïl, du francoprovençal, du rhétique central et occidental et de l'Italie du Nord, remontant à un longobard paita «vêtement». V. FEW t.16, pp.611b-612a.1. patte [pat] n. f.ÉTYM. V. 1220; d'un rad. gallo-romain patt-, d'orig. gaul., appliqué à divers objets renflés (surtout avec la var. pott-) ou plats (patte = languette), notamment mains ou pattes, lèvres, d'où l'idée de bavardage, marmonnage (cf. P. Guiraud, Dict. des étym. obscures).❖1 Chez l'animal, Membre ou appendice articulé qui joue le rôle d'organe de soutien et de locomotion terrestre, d'organe de préhension, etc. || Extrémité de la patte. ⇒ Pied; et aussi le suffixe -pode (Isopode, etc.). || On appelle pattes des appendices très variés du point de vue morphologique : membres antérieurs et postérieurs des quadrupèdes (⇒ Jambe), membres postérieurs des oiseaux, sauf quand il s'agit d'oiseaux de proie (⇒ Serre), membres de certains reptiles tels que le crocodile, le lézard…, appendices articulés de certains crustacés, des insectes (⇒ Hexapode), des arachnides… || Pattes ambulatoires (des insectes, des crustacés), qui ne servent qu'à la marche (opposé à pattes-mâchoires). || Les pattes d'un chien (→ Broche, cit. 4), d'un lion (→ Étourdi, cit. 10), d'un lapin (→ Excitabilité, cit. 2), d'un cochon (→ Fourrer, cit. 10), d'une loutre (cit. 2)… → Hancher, cit. 2. || Pattes de homard (cit. 3), d'écrevisse (⇒ Pince). || Pattes abdominales des crevettes et des crabes (→ Œuf, cit. 6). || Pattes de faucheux (cit.), de fourmi (→ Fétu, cit. 2), de hanneton… || Pattes de devant (cit. 23), de derrière d'un quadrupède. || Pattes onglées (→ Chien, cit. 20), armées de griffes (cit. 3). || Pattes palmées de certains oiseaux. || Qui a l'aspect d'une patte d'oie. ⇒ Ansérin. || Qui a de grosses pattes. ⇒ Pataud, pattu. || Un échassier (cit. 2), un flamant (cit. 2) debout sur une patte. || Des hérons (cit. 2), une patte pliée sous le ventre. || Corbeaux qui fouillent (cit. 1) la terre de leurs pattes et du bec. — Jouer des pattes (→ Escrimer, cit. 1). || Coup de patte (→ Laper, cit. 2). — Chien qui donne, qui tend la patte. — Oiseau, mouche qui s'attrape par les pattes à la glu (cit. 2). || Écraser (→ Griffon, cit. 3), casser la patte à un chien. ⇒ Épater (vx). || Marcher sur la patte à un chien, à un chat (→ Imiter, cit. 4; martyr, cit. 5). — ☑ Loc. Ça ne casse pas, il n'a pas cassé trois pattes à un canard. ⇒ Canard.1 Ce chien, parce qu'il est mignon,Vivra de pair à compagnonAvec monsieur, avec madame (…)Que fait-il ? Il donne la patte,Puis aussitôt il est baisé.La Fontaine, Fables, IV, 5.2 Un vieux petit fox-terrier pointe son museau grisonnant, se dresse sur ses pattes de derrière et s'étire contre sa maîtresse.P. Mac Orlan, Quai des brumes, XIII.3 Elle (une lionne) est couchée auprès d'un homme qui lui parle, et elle repose sur son bras une patte qui le couvre, une pesante patte confiante, amie, la paume en l'air. On distingue les énormes pelotes des doigts, et de ces pétales largement charnus les griffes blanches jaillissent comme des étamines.Colette, l'Étoile Vesper, p. 177.♦ ☑ Loc. Régional. Envoyer la patte : ruer.3.1 (…) il y avait des chèvres que l'astucieuse vieille n'a pas traites du jour d'avant, et qui envoient la patte tout le temps, parce que le pis les tourmente.Ch.-F. Landry, Petit Bar Mistral, p. 48.♦ ☑ Par métaphore (1914). Moteur qui marche sur trois pattes, dont un des quatre cylindres ne fonctionne pas. || Une deux pattes : une automobile dite « deux-chevaux », à moteur à deux cylindres.♦ Fam. || Nos compagnons à quatre pattes : nos animaux familiers et spécialt, les chiens, les chats.♦ (Personnes). || Se mettre, marcher à quatre pattes, en posant les mains et les pieds (ou les mains et les genoux) par terre (→ Bête, cit. 24; froncer, cit. 5; malhonnête, cit. 2).3.2 Allons, la cavalcade ! (…) la cavalcade ! dit-il à sa nièce. Celle-ci qui savait de quoi il était question, se met tout de suite à quatre pattes, les reins élevés le plus possible, en me disant de l'imiter (…)Sade, Justine…, t. I, p. 185.4 Les sentinelles ont détourné la tête; il se jette à quatre pattes, se glisse sous les fils de fer, allonge la main (…)Sartre, la Mort dans l'âme, p. 226.2 Fam. Main (cit. 6). ⇒ Patoche. || Retire tes sales pattes de là. || Ils mettaient leurs petites pattes malgracieuses (cit. 3) sur mes genoux. — Les grosses pattes de ces rustres (→ Mouler, cit. 2).5 La femme est un être si délicat. Il n'y a qu'à regarder les mains à côté d'une grosse patte d'homme.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, III, p. 23.5.1 Et pis, ma vieille, si tu laisses tomber une vis, tu peux t'mettre la corde pour la retrouver, surtout qu'on est bête de ses pattes quand on a froid.H. Barbusse, le Feu, t. I, p. 58.♦ ☑ Coup de patte : coup de main habile.♦ ☑ (En parlant d'un artiste et particulièrement d'un peintre). Avoir de la patte : avoir une grande habileté, une grande virtuosité (→ Chic, cit. 1). — Par ext. || Style où se reconnaît la patte de l'écrivain de génie. ⇒ Cachet.3 Fam. Jambe (humaine). || Traîner, se casser la patte. || Avec ma patte en bois je ne suis plus bon (cit. 98) à rien. || Il n'est pas solide sur ses pattes. || Être bas, court sur pattes. ☑ Avoir une patte folle : boiter légèrement. — Aller à pattes, à pied. — ☑ Tirer dans les pattes de qqn, lui susciter des difficultés (→ Mettre des bâtons dans les roues). — ☑ Loc. fam. Se tirer des pattes : partir, sortir.6 — N'importe, ce ne sera pas pour ce coup-ci. Je vais mieux, je serai sur mes pattes avant quinze jours (…)Zola, la Bête humaine, VII.G. Duhamel, Salavin, V, VI.8 Il traînait la patte, à cause d'une espèce de douleur rhumatismale, ou de sciatique, il ne savait au juste, dont il n'avait pas pu se débarrasser depuis le début de l'hiver.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. XVIII, XI, p. 148.9 Moulay Hafid, le Sultan, nous tire dans les pattes. Il va falloir le remplacer.Aragon, les Cloches de Bâle, I, XI.♦ ☑ Loc. En avoir plein les pattes : être fatigué après une longue marche; en avoir assez (→ Plein les bottes).9.1 L'oncle se leva :— Mon cher Joseph, dit-il, je crois qu'il est temps de rentrer : pour ce premier jour, j'en ai plein les pattes !Moi aussi, j'en avais plein les pattes, et j'eus de la peine à me mettre debout.M. Pagnol, la Gloire de mon père, t. I, p. 283.♦ ☑ Se faire faire aux pattes : se faire prendre. || Il est fait aux pattes.9.2 Voilà, dit Dhéry, je n'ai pas l'intention de me laisser faire aux pattes par les Fritz.— Tiens ! Tu vas essayer de t'embarquer, toi aussi ?Robert Merle, Week-end à Zuydcoote, p. 182.♦ ☑ Loc. Avoir du poil aux pattes.4 Loc. fig. (des animaux; appliqué aux personnes). — ☑ (1690). Coup de patte : trait malveillant qu'on décoche à qqn en passant. ⇒ Critique. — ☑ Avoir, traîner un fil (cit. 19) à la patte. — ☑ Graisser (cit. 6 et 7) la patte à qqn. — ☑ Ne remuer ni pied ni patte : rester complètement immobile; ne pas pouvoir se déplacer, être impotent. — ☑ Retomber sur ses pattes, en parlant d'un chat (→ Nouvelle, cit. 16); fig., fam. : se tirer sans dommage et habilement d'une affaire fâcheuse. — ☑ Faire patte de velours. ☑ Bas les pattes, se dit pour faire tenir un chien tranquille. — Par ext., fam. En parlant à une personne qui touche qqch. indiscrètement (notamment dans un contexte érotique) :10 Elle savait attirer les soldats qui n'obtenaient rien d'elle, même pas un serrement de main. Quand l'un d'eux devenait tendre elle criait, en parlant extraordinairement vite : — Allez, allez, porc, bas les pattes !P. Mac Orlan, la Bandera, V.10.1 — Bonjour, madame Cloche. Bonjour, ma p'tite Titine, et lui pinça la taille.— Bas les pattes que j'vous dis. M'touchez pas avant qu'on soye mariés.— Est-elle méchante, fit le sexagénaire. Je reviens de la mairie; tout est en règle. On se mariera le 25 août.R. Queneau, le Chiendent, p. 235.♦ ☑ Montrer patte blanche (par allus. à la chèvre de la fable. → cit. 11) : montrer un signe de reconnaissance convenu, dire le mot de passe nécessaire pour entrer quelque part. — Fig. Être recommandé, présenter des garanties de manière à inspirer confiance et à pouvoir être admis dans un groupe, dans une société…11 Le biquet, soupçonneux, par la fente regarde.« Montrez-moi patte blanche, ou je n'ouvrirai point ».S'écria-t-il d'abord (patte blanche est un pointChez les loups, comme on sait, rarement en usage).La Fontaine, Fables IV, 16.♦ ☑ Fam. Être, tomber sous la patte (→ Livrer, cit. 26), se fourrer (cit. 28) dans les pattes de qqn. ☑ Tenir qqn sous sa patte, sous sa dépendance, à sa merci (→ Sous sa griffe). ☑ Sortir, se tirer des pattes de qqn, lui échapper, reprendre son indépendance.12 (…) je changerais trois fois de peau avant de me tirer des pattes de ce diable-là.Rivarol, Lettres, IV, 8 janv. 1785.5 (Par anal. d'aspect ou de forme). || Patte de (et nom d'animal). ☑ Pattes d'araignée, de mouche (cit. 11) → Écriture, cit. 8. — (1933, P. Morand). || Pantalon à pattes d'éléphant, dont le bas des jambes va en s'évasant. — Pattes de lapin, de lièvre (→ 1. Frais, cit. 22) ou, absolt, pattes. ⇒ Favori, rouflaquette. — Patte de lièvre : sorte de houppette utilisée par les acteurs pour étendre le fard, la poudre de riz…13 Le prince, d'ailleurs, écoutait complaisamment le marquis de Chouard, qui, prenant sur la toilette la patte de lièvre, expliquait comme on étalait le blanc gras.Zola, Nana, V.14 Un sous-officier de la légion, long et mince, et qui portait de chaque côté des joues des « pattes » comme un ancien torero, vint prendre livraison du petit détachement.P. Mac Orlan, la Bandera, IV.♦ || Patte d'oie : point de réunion de plusieurs routes… ⇒ Carrefour (→ aussi Égout, cit. 2). || Des pattes d'oie, ou des pattes-d'oie. — (1826). Les petites rides divergentes qui se forment à partir de l'angle externe de l'œil. — Mar. || Cordage en patte d'oie : manœuvre qui se termine par plusieurs branches attachées en différents endroits de l'objet sur lequel on veut agir. — Mouiller en patte d'oie, sur trois ancres disposées en triangle. — Assemblage de charpentes en forme de pyramide triangulaire. || Patte d'oie installée dans une rivière pour marquer l'emplacement d'une prise d'eau, protéger la pile d'un pont.15 (…) des pattes d'oie de rides malignes se plissaient à chaque coin de ses paupières pleines de mensonges, de ruses et de fourberies (…)Th. Gautier, le Capitaine Fracasse, II.16 Ils campaient à l'aventure dans une friche, dans une clairière, dans la patte d'oie d'un entre-croisement de routes (…)Hugo, l'Homme qui rit, I, I.♦ (Souvent régional). || Patte de…, dans des noms de végétaux (→ Pas de…, pied de…).16.1 Le pas désigne l'empreinte laissée sur le sol par la patte de l'animal. Toutefois, il est difficile d'opposer pas à patte et pied. De même, l'opposition, patte/pied apparaît mal, bien que la patte désigne très souvent des plantes à tige rampante et le pied des plantes à tige verticale. Mais là encore, la distinction n'est pas toujours très nette : les mêmes plantes portent souvent les noms de pas, patte, pied.Pierre Guiraud, Structures étymologiques du lexique français, p. 164.♦ (Plantes à feuilles en forme de sabot). || Patte d'âne, de cheval : le tussilage. || Patte (pied) de cheval, de mulet… : le ficaire. — (Plantes à tige ou à feuilles velues). || Patte d'ours : la berce; certaines renoncules. || Pattes de lapin, de lièvre : trèfle des champs. || Patte de loup, nom de renoncules, du chèvrefeuille (Anjou), du lycopode. || Patte de chien : primevère. || Patte de chat : nombreuses plantes, dont la primevère, des renoncules, le séneçon non pubescent (Normandie). — (Plantes à feuilles digitées). || Patte d'oiseau : dauphinelle; chèvrefeuille. || Patte (pied) d'alouette : dauphinelle. || Patte d'oie : nom de nombreuses plantes (renoncules, primevères, berce, selon les régions; chénopode [patte d'oie rouge : l'anserine]). || Patte de raine (« grenouille »), patte de crapaud : renoncules vénéneuses. || Patte d'araignée : chèvrefeuille (Cambrai).6 Objet long ou partie allongée (servant à fixer, etc.). — Mar. || Pattes (ou bras) d'une ancre : chacune des parties d'une ancre de chaque côté de la tige. || Les pattes, armées de becs, munies d'oreilles. || Ancre à pattes articulées. — Clou dont une extrémité est aplatie et généralement percée d'un trou et qui sert à fixer un cadre, une glace, un objet lourd, etc. ⇒ Patte-fiche. — Crochet de fer (pour suspendre la viande, déplacer les futailles…) ⇒ Croc, crochet. — Chacune des deux pièces de fer qui, réunies par des charnières, des rivures, forment un couplet. ⇒ Assemblage. || Joindre avec des pattes. ⇒ Empatter.♦ Partie la plus mince de la paroi d'une cloche, à sa partie inférieure.♦ Cour. Languette d'étoffe, de cuir, etc. qui sert à saisir le dessus d'un étui, à fermer un portefeuille… — Petite bande d'étoffe, fixée sur un vêtement et souvent munie d'un bouton ou d'une boutonnière (⇒ Martingale). || Patte d'une poche (→ Couture, cit. 2), d'un corsage (→ Métronome, cit.), d'une casquette. — Patte d'épaule, fixée sur un uniforme militaire et qui marque le grade (cit. 7). ⇒ Épaulette. || Galons fixés sur les pattes d'épaule.17 Les autres, sauf le marquis, s'étaient contentés de déboutonner leur gilet, et de dégager un peu leur chemise de la ceinture du pantalon. Ainsi la chemise bouffait, et la patte pointait en avant comme une petite langue.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. VIII, I, p. 7.❖COMP. et DÉR. Carapater (se), empatter, épater, mille-pattes, pataud. — (Du même rad.) Patauger, patin, patiner, patouille, patouiller, patrouille. — Patté, pattelette, patte-fiche, patte-mâchoire, patte-pelu, pattu.HOM. Pat.————————2. patte [pat] n. f.ÉTYM. XVIe; du lombard paita « vêtement ».❖♦ Régional (Suisse). Chiffon. || Vieille patte. — (1531). Torchon. || Donner un coup de patte sur la table. — (1867, Neuchâtel). || Patte à relaver : torchon à vaisselle. — (1924). || Patte à poussière : chiffon à poussière. — ☑ Loc. fig. Devenir, venir patte : devenir mou, flasque comme un chiffon (→ Comme une chiffe).
Encyclopédie Universelle. 2012.